Comme toute chose que l’on apprivoise pour la première fois, il nous faut faire preuve d’ouverture d’esprit et y consacrer un minimum d’effort.
Le présent article se veut une courte introduction. Il est vrai que parfois certains concepts sont plus difficiles à assimiler. Ayant la tentation bien légitime de plonger rapidement au cœur des nombreuses stratégies proposées, il est important de se rappeler que les options ont leur vocabulaire propre et pour bien comprendre les concepts plus avancés, il est requis de maîtriser ce dit vocabulaire de quelques dizaines de mots.
Un mot concernant le lien entre l’option et l’actif (sous-jacent) auquel elle est attachée – en général, l’option aura tendance à aller dans la même direction que l’actif (sous-jacent). Donc, dans ce contexte, pour ceux qui utilisent l’analyse technique, ils ne seront pas « dépaysés » car la même démarche s’impose. Bien sûr, bien d’autres facteurs entrent en ligne de compte. Par exemple, le débutant aurait intérêt à bien comprendre l’importance de la volatilité et ses effets sur la valeur d’une option.
Demandons-nous pour débuter qu’est ce qu’une option ? Quels en sont les fondements et les principes ?
La notion dans le langage courant, avoir une option sur un appartement ; une voiture, … correspond à un droit de préférence qui offre la possibilité (et non l’obligation) d’acheter à un prix garanti dans une période de temps donnée, et ce, prédéterminée au départ.
Une option cotée en bourse offre à son acquéreur le droit (et non l’obligation) d’acheter (option d’achat) ou de vendre (option de vente) une quantité déterminée d’un actif sous-jacent (actions, obligations, indices boursiers,…) à un prix donné (prix d’exercice de l’option), jusqu’à une date d’échéance. La durée de vie d’une option est donc limitée dans le temps.
Une option d’achat (call) offre la possibilité (et non l’obligation) d’acheter le sous-jacent alors qu’une option de vente (put) offre la possibilité (et non l’obligation) de vendre l’actif sous-jacent.
Le prix d’exercice (proposé par les autorités de marchés est le prix auquel l’acheteur d’une option peut acheter (call) ou vendre (put) le sous-jacent.
La prime est le prix payé par l’acheteur de l’option (achat de call ou de put en ouverture de position). Elle correspond également au montant perçu par le vendeur de l’option (vente de call ou de put en ouverture de position). Cette prime constitue donc la valeur du droit attaché à l’option.
L’acheteur d’une option a le droit (et non l’obligation) d’exercer l’option. Si l’acheteur décide d’exercer son option, le vendeur a l’obligation d’exécuter ce vœu.
Les options peuvent être vendues à découvert (contrairement aux warrants). Ainsi vous avez la possibilité de soit vendre un droit soit acheter un droit. Dans les deux cas, les attentes sont différentes.
- Si vous achetez une option d’achat (Call) : vous attendez une hausse du sous-jacent (stock)
- Si vous achetez une option de vente (Put) : vous attendez une baisse du sous-jacent (stock)
- Si vous vendez une option d’achat (Call) : vous anticipez une baisse ou une stabilisation du cours du sous-jacent (stock)
- Si vous vendez une option de vente (Put) : vous anticipez une hausse ou une stabilisation du cours du sous-jacent (stock)
Un exemple de Call
Monsieur X fait chaque semaine un plein d’essence pour sa voiture.
A 1.15$ le litre de super, le plein de 60 litres lui revient chaque semaine à 69.00$.
Face aux risques de guerre au Moyen Orient et à une hausse des prix du pétrole qui pourrait en découler, Monsieur X passe un accord avec son pompiste. Il lui verse 150.00$ (prime) pour avoir le droit (et non l’obligation) d’acheter (call) pendant toute l’année son plein hebdomadaire à 1.15$ le litre.
Monsieur X avait vu juste : la guerre éclate et le prix à la pompe passe à 1.50$ le litre.
Grâce à son accord avec le pompiste, il continue à payer 1.15$ le litre, ce qui lui fait économiser 35 cents par litre soit 21.00$ par plein.
Le pompiste pour sa part doit vendre le litre d’essence à 1.15$ et il a 35 cents de manque à gagner par litre d’essence vendu à Monsieur X.
Cas n°1 :
Si la guerre dure et que le prix de l’essence reste à 1.50$ toute l’année.
Monsieur X aura économisé 21.00$ * 52 semaines, soit 1,092.00$
Si nous retirons la prime de son contrat avec le pompiste, nous obtenons un gain net de 942.00$ (1092 – 150).
Dans le même laps de temps, le pompiste a lui perdu la même somme.
Cas n°2
Il s’agit d’une guerre éclair, les cours retombent même en-dessous de 1.15$ par litre.
Monsieur X ne se sert pas de son droit d’acheter de l’essence à 1.15$, il la paie au prix affiché sur la pompe et il a donc perdu le montant de la prime du contrat qu’il avait fait avec son pompiste.
Le pompiste pour sa part se frotte les mains, il a encaissé la prime de 150.00$ et il continue à avoir Monsieur X comme client.
Conclusion de l’exemple 1 :
Monsieur X a acheté une option d’achat (Call) qui lui a été vendue par le pompiste.
Monsieur X ne perd pas plus que la prime qu’il a déboursée
Le pompiste ne gagne pas plus que la prime qu’il a encaissée.
Un exemple de put :
Le risque face auquel il convient désormais de se prémunir est une surproduction pétrolière au Moyen Orient qui conduirait immédiatement à une baisse des prix du pétrole.
Cette fois-ci c’est le pompiste qui propose à Monsieur X un accord.
Il se propose de lui verser une prime de 150.00$, en échange du droit de lui vendre toute l’année son plein hebdomadaire à 1.15$ du litre.
Le pompiste a vu juste et la surproduction massive d’or noire conduit à faire chuter les prix à 60 cents à la pompe.
Grâce à son contrat avec Monsieur X, le pompiste peut continuer à lui vendre l’essence à 1.15$ du litre et ainsi gagner 33.00$ par plein vendu.
Monsieur X n’a pas le choix, il doit acheter son litre d’essence à 1.15$ comme il s’y est engagé en acceptant d’encaisser la prime du contrat vendu par le pompiste. Aussi longtemps que durera la surproduction Monsieur X perdra 33.00$ par plein.
Cas n°1 :
L’essence reste à 60 cents toute l’année.
Le pompiste a un large sourire, il a encaissé 33 * 52 = 1,716.00$ de recette supplémentaire grâce à son contrat avec Monsieur X. Il convient toutefois de retirer la prime qu’il a payée. Son gain reste cependant très confortable avec 1,566.00$ de gagnés pour 150.00$ de déboursés.
Monsieur X a pour sa part perdu 1,716.00$ auxquels il convient de retirer la prime qu’il avait encaissée à la souscription du contrat, ce qui lui fait toutefois prendre sa mine des mauvais jours puisqu’il a perdu 1,566.00$.
Cas n°2
La surproduction n’était que passagère et vu que le gouvernement avait profité de l’effondrement des prix pour augmenter les taxes le retour à la normale conduit les prix à la pompe à dépasser les 1.15$.
Le pompiste ne se sert pas du droit que lui confère son contrat, il vend l’essence plein tarif à Monsieur X. Il n’a donc perdu que le montant de la prime de son contrat à savoir 150.00$.
Monsieur X pour sa part paye l’essence au prix affiché à la pompe mais il a tout de même encaissé la prime que le pompiste lui a versée à la signature du contrat.
Le pompiste a acheté une option de vente (Put) qui lui a été vendue par Monsieur X.
Nous nous apercevons à travers ces deux exemples que l’acheteur d’une option (call ou put) ne perd jamais plus que le prix payé pour l’achat du contrat et que son gain est théoriquement illimité.
En revanche le vendeur d’une option (call ou put) ne gagne jamais plus que le prix perçu à la vente du contrat mais que sa perte potentielle est théoriquement illimitée.
Dans le cas du marché des options du Canada et des États-Unis les options sont dites de types américaines (généralement les plus populaires), c’est-à-dire que l’exercice du droit d’acheter (call) ou de vendre (put) peut s’effectuer à tout moment entre la date d’achat et la date déchéance de l’option.
Il existe aussi des options de type européennes dont le droit ne peut s’exercer qu’à la date d’échéance et pas avant (ni après bien sûr).
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