Qu’est-ce qui provoque une dépression ? Les gens choisissent d’épargner plutôt que de dépenser. La réduction de la demande provoque une chute des ventes… une augmentation du chômage… une baisse des prix et toutes les autres choses désagréables qu’on associe avec une « dépression ». Pourtant, là derrière, on trouve une chose que les gens veulent vraiment — c’est-à-dire l’épargne. Et derrière ce désir d’épargne se trouvent des calculs et des soucis bien réels. Sans épargne, les gens ne peuvent pas prendre confortablement leur retraite. Sans épargne, ils ne peuvent pas encaisser les chocs et les accidents financiers. Sans épargne, ils ne peuvent pas tirer parti des opportunités qui se présentent à eux.
En d’autres termes, une dépression se produit parce que les gens préféreraient avoir de l’épargne plutôt qu’une nouvelle voiture, une nouvelle paire de chaussures ou des vacances…
Toutefois ça pousse les chiffres du PIB dans une direction que les économistes n’apprécient pas… ou au moins dans une direction contre laquelle ils pensent pouvoir agir. La réponse des économistes consiste à laisser les gens avoir ce qu’ils veulent… mais à compenser l’effet économique de la hausse du taux d’épargne en augmentant les dépenses gouvernementales.
Les conséquences et la perte de valeur des actifs – Le prix du pétrole baisse. Celui du gaz connaît le même sort. Pour certains ce sera une bonne nouvelle direz-vous !
Les prix de l’immobilier s’effondre… Tant mieux si vous aviez l’intention d’acheter. En revanche, si vous vouliez vendre, cela devient beaucoup moins intéressant…
Les marchés boursiers sont en chute libre… Voilà qui est nettement moins sympathique pour l’investisseur.
Toutes les classes d’actifs y passent – Dans une telle situation, les prix baissent. Tous les actifs sont touchés. Matières, actions, immobilier, biens de consommation…Mais ne nous réjouissons pas trop vite. Nous devons maintenant affronter les tensions déflationnistes…
Avons-nous plus d’argent dans nos poches ! – A court terme, vous allez sans doute trouver ce phénomène fort sympathique. Les prix baissant, on a forcément l’impression d’avoir plus d’argent dans sa poche. Le pouvoir d’achat remonte enfin ! En revanche, à long terme, il serait préfèrable et de de loin d’avoir à subir l’inflation !
Car la déflation intensifie le chômage. Et à la vitesse grand V. Les chiffres publiés par les plus importantes économies sont là pour le confirmer. En fait, tout simplement c’est l’activité économique ralentie.
Nos comportements changent et tout devient notre faute – Vous aviez l’intention d’acheter une maison, une voiture ou un ordinateur ? Vous vous dites : j’attends quelques mois, les prix vont baisser, je pourrai ainsi me payer ma maison (ma voiture, mon téléviseur…) bien moins cher.
La déflation bloque la consommation parce que, très rationnellement, et c’est normal les individus reportent leurs achats.
Ce fameux cercle vicieux – D’un point de vue macro-économique, les conséquences d’un tel comportement sont désastreuses. Car si nous consommons moins, l’activité ralentit. Les entreprises doivent donc produire moins pour éviter d’accumuler des montagnes de stocks. Les fermetures d’usines et le chômage partiel font leur apparition. Les plans de licenciements prennent de l’ampleur … C’est autant de demande potentielle en moins, car un chômeur consomme moins qu’un travailleur actif ! Le cercle vicieux est activé…
La valeur réelle de la dette augmente – La déflation va poser un autre souci majeur à l’économie mondiale : la valeur réelle des dettes augmente (contrairement à l’inflation qui allège la dette).
Or jamais le monde ne s’est autant endetté que ces dernières années. Toutes les opérations financières ont été réalisées avec un endettement massif pour maximiser les retours sur investissement. Et les individus se sont aisément endettés pour acheter l’immobilier au prix fort et satisfaire leurs frénésies de consommation.
Non seulement les actifs achetés au prix fort perdent leur valeur, mais en plus la valeur réelle de la dette qui a servi à les acheter s’accroît !
Comme dans un étau ! – A votre avis : que font les individus et les entreprises (banques incluses) arrivés à ce stade ? Ils vendent leurs actifs pour rembourser leurs dettes. Et que se passe-t-il lorsque beaucoup d’actifs arrivent sur le marché alors qu’il n’y a pas d’acheteurs ? La valeur des actifs fond.
C’est sans doute l’effet le plus dramatique d’une déflation : la valeur réelle de la dette augmente alors que celle des actifs diminue…
Tomber en déflation, c’est simple - En revanche, en sortir est un terrible défi. Prenons l’exemple du Japon – vingt (20) ans que le Japon s’efforce à sortir de sa déflation…
Selon certains la déflation commence à s’installer… lentement mais sûrement. Elle n’est pas encore là, comme ce fut le cas dans les années 30. Voilà pourquoi il va falloir se battre. A coups de centaines de milliards de dollars.
Comment s’en sortir ? - Cela coûte horriblement cher, et qu’il va falloir injecter des centaines de milliards dans le système bancaire, les marchés et l’économie. Si vous êtes excédé de voir des centaines de milliards d’argent public injectés dans le « système », mieux vaut vous y habituer rapidement. Nous sommes probablement très loin du compte.
Et les matières premières et l’inflation - Lutter contre la déflation sera à terme inflationniste. Nous allons voir exploser les déficits et les dettes publics. Etats-Unis en tête. Les planches à billets… elles n’ont pas fini de tourner.
Le dollar qui attire actuellement les capitaux comme un aimant connaîtra un contrecoup sévère. Car tôt ou tard, la défiance dans le billet vert émergera et le condamnera à se déprécier. Dépréciation du dollar ? Risque d’un retour de l’inflation ? Un environnement idéal pour nos matières premières, qui seront de toute façon déjà les premières à sortir de la crise lorsque l’activité se réamorcera.
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