Mes bandes entourent l’évolution des cours de n’importe quel actif financier, qu’il soit une action, une matière première, un métal,… Elles sont associées à une moyenne mobile à vingt périodes, c’est-à-dire la moyenne des prix de clôture des vingt derniers ans, mois, semaines, jours, voire des unités de temps plus courtes pour les investisseurs les plus actifs. La distance entre cette moyenne mobile centrale et chacune des deux bandes de Bollinger est de deux écarts-types. Elle varie donc en fonction de l’évolution de la volatilité des cours.
Comment utiliser cet outil ?
John Bollinger : Il permet de déterminer si les cours sont élevés ou bas sur une base relative, élevés à proximité de la bande supérieure et bas près de la bande inférieure. Nous obtenons ainsi un système de trading [d'intervention, NDLR] rigoureux, où les émotions humaines comme la peur et l’avidité sont éliminées du processus d’investissement.
Faites-vous des recherches pour élaborer d’autres indicateurs liés à la volatilité ?
John Bollinger : J’ai consacré ma carrière entière à étudier la volatilité et les moyens d’en tirer profit. Outre mes bandes, j’ai mis au point deux indicateurs complémentaires très utiles, le %b et le BandWidth. Le %b mesure la position du dernier cours par rapport aux bandes et au régime de volatilité, tandis que le BandWidth ["largeur de bandes"] est une mesure relative du degré d’écartement des bandes à un moment donné. Pour plus de détails sur ces indicateurs, je vous invite à consulter mon site Internet. Les trois outils combinés permettent d’élaborer un système d’intervention solide, générant des points d’entrée, des objectifs de cours et des stop losses [niveaux prédéfinis où l'investisseur coupe ses pertes].
De quels autres outils techniques vous servez-vous ?
John Bollinger : J’apprécie les indicateurs de volume, qui donnent une bonne idée des forces en présence, l’offre et la demande. J’aime notamment le concept d’Accumulation/Distribution, qu’ont développé Larry Williams et David Bostian. J’utilise peu en revanche les indicateurs de momentum [qui décrivent la vitesse à laquelle se déplacent les cours dans un intervalle de temps donné]. Ils sont utiles dans un marché ennuyeux, sans tendance, mais ils sont moins efficaces dans un marché directionnel. Je me sers plus volontiers du %b comme indicateur de momentum, car les autres outils du même type vous tromperont souvent. Par ailleurs, je recommande aux investisseurs de paramétrer leurs graphiques de cours en chandeliers japonais, qui font ressortir les configurations techniques beaucoup plus clairement que les autres types de représentation des cours.
Quel a été votre plus grand succès sur les marchés ?
John Bollinger : A Chicago, on dit qu’il y a un dieu qui gouverne la Corbeille, avec trois règles implacables. Au cours d’une vie, un investisseur ne pourra vendre une action au plus haut qu’une seule fois, acheter un titre au plus bas qu’une seule fois, et faire l’inverse de nombreuses fois. Personnellement, j’ai déjà cédé une action au plus haut une fois. Comme je n’essaie pas d’acheter un titre au plus bas, j’imagine que le grand succès de ma vie aura été de bâtir un système de trading efficace basé sur l’analyse de la volatilité.
Vous êtes analyste technique, mais aussi titulaire du CFA, le diplôme des analystes financiers. Vous servez-vous de l’analyse fondamentale dans votre processus d’investissement ?
John Bollinger : J’utilise un peu l’analyse fondamentale, au besoin, quand c’est approprié. Je pratique l’analyse rationnelle, une combinaison d’analyse fondamentale et d’analyse technique. Un peu comme un garagiste qui aurait en permanence à sa disposition deux boîtes à outils différentes.
Quels sont les clés du succès pour un investisseur ?
John Bollinger : La règle d’or est la discipline. Elle est innée chez certains investisseurs, tandis que d’autres doivent en faire l’apprentissage. C’est un prérequis indispensable au processus d’intervention sur les marchés.
Recommendriez-vous à un particulier de s’intéresser au marché des changes ?
John Bollinger : Absolument, car si l’analyse technique donne de bons résultats avec les actions, les performances sont encore plus significatives sur le Forex [marché des changes]. J’ai d’ailleurs récemment créé un site Internet dédié, qui met à la disposition des investisseurs un large éventail d’outils techniques, dont mes indicateurs.
Pour ajouter aux commentaires de John Bollinger, voici quelques commentaires permettant de mieux comprendre comment maîtriser cet indicateur :
Les bandes de Bollinger enveloppent le titre et sa moyenne mobile (traditionnellement à 20 jours), en fonction de sa volatilité. On ajoute/retire deux fois l’écart type entre les cours et la moyenne mobile pour obtenir les bornes supérieure et inférieure.
Comment cela se traduit-il en pratique ? Il y a, en général, un objectif simple dans l’utilisation de cet indicateur : matérialiser ou non la présence d’une tendance et anticiper la force d’un mouvement. Dans le premier cas, plus la volatilité du titre augmente et plus l’écart entre les deux bandes sera grand : cette situation est caractéristique d’une tendance forte sur le sous-jacent. A l’inverse, une contraction des bandes (c’est-à-dire une faible volatilité) traduira une phase sans tendance, à savoir une période de réflexion ou de consolidation.
C’est particulièrement dans cette deuxième situation que se trouve l’intérêt majeur de l’indicateur. En effet, après une période prolongée de resserrement, en cas de sortie (à la hausse ou à la baisse), l’impulsion qui s’en suit se fait souvent de manière très rapide et violente.
En matière de trading, il y a donc deux types d’interventions possibles :
- vous pouvez choisir de vous positionner pendant que les bandes sont serrées en anticipant le sens de sortie (technique rentable mais plutôt risquée) ;
- dans le second scénario, vous attendez que le marché établisse sa tendance (ici vous aurez moins de gains mais moins de risques également). Dès que le cours franchit l’une des deux bandes et que, par conséquent, il y a un début d’écartement, vous suivez le mouvement en prenant soin de positionner un stop situé autour de la moyenne mobile (plus ou moins donc, au milieu du range). Cette bonne gestion vous permettra d’éviter de risquer toute l’amplitude du range en cas de non confirmation du signal.
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